Publié par : Admin | 19 décembre 2013

Le dilemne des paysans en Colombie

Un article qui pose, encore une fois le problème des cultures de substitution à celles de la coca afin que les paysans puissent vivre.

Pour lire cet article cliquez ICI

Publié par : Admin | 3 octobre 2013

Destruction de « semences illégales en Colombie »

Pour accéder à l’article cliquez sur le lien ci-dessous :

Colombie : le gouvernement a détruit 4000 tonnes de « semences illégales » en trois ans

Encore une bien triste nouvelle.
Vous trouverez ci-dessous l’article que vient de faire paraitre news.VA.
Roldanillo – Les Pères Héctor Fabio Cabrera et Bernardo Echeverri, de la Paroisse Saint Sébastien de la municipalité de Roldanillo, dans le département de la Vallée du Cauca, au sein de l’Archidiocèse de Cali, ont été tués à leur domicile. Selon des sources locales de l’Agence Fides, le crime aurait eu lieu aux alentours de minuit ou durant les premières heures de ce matin, 28 septembre. Vers cette heure-là, des habitants de la zone ont vu deux hommes sortir de la Paroisse et s’éloigner en motocyclette. Intrigués par l’heure tardive, ils ont averti la police, qui a retrouvé les corps sans vie du Curé et de son collaborateur portant des blessures d’arme blanche dans leurs chambres respectives.
Pour les hispanisants vous trouverez ci-dessous des liens vers deux articles parus dans des médias colombiens  :
Publié par : Admin | 24 septembre 2013

Le travail pour les droits humains en Colombie reconnu

Le Père Angulo du CINEP/PPP a reçu le Prix National pour la Défense des Droits Humains 2013

Alejandro Angulo Novoa

Alejandro Angulo Novoa

Alejandro Angulo Novoa S.J. du CINEP/PPP a reçu, lundi 9 septembre, le Prix National pour la Défense des Droits Humains 2013 en Colombie, dans la catégorie « pour toute une vie »

Cliquez ici pour accéder à l’ensemble de l’article.

Publié par : Admin | 24 septembre 2013

Colombie : Vends ta terre ou c’est ta veuve qui le fera

Voici en extrait du document dont vous pourrez consulter l’intégralité en cliquant sur le lien ci-dessous. Ce document comprend également un web documentaire.

De par sa superficie et ses ressources, la Colombie est l’un des pays d’Amérique latine les plus convoités par des investissements à grande échelle. Ces investissements se traduisent par des accaparements de terres pour la production de monocultures d’exportation qui mettent en péril l’accès des paysans au foncier. Depuis une dizaine de jours un mouvement paysan de grande ampleur se mobilise à travers tout le pays, soutenu par une part de plus en plus importante de la population. Au cœur de leurs revendications : l’instauration de prix planchers, la sécurisation de l’accès à la terre et la révision des politiques et des accords internationaux qui menacent leurs activités.

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Colombie / Violence, terre et territoire

Si la violence est un ingrédient indissociable de l’accaparement des terres, nulle part sans doute autant qu’en Colombie, elle ne se manifeste dans toute sa terrible brutalité.

Aux origines du conflit armé : la terre
Au lendemain de l’assassinat du leader populiste Carlos Galan (1949), la Colombie, déchirée entre libéraux et conservateurs, s’enfonce dans la violence.

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Aujourd’hui encore, la question agraire demeure une des clés du conflit armé et figure à la première place de l’agenda des négociations de paix qui, en août 2012, se sont ouvertes à la Havane entre le gouvernement du président Juan Manuel Santos et la guérilla des FARC.

Cliquez ici pour accéder à l’ensemble du document et du web documentaire

Le représentant du Haut Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme en Colombie, Todd Howland, a vivement dénoncé, mardi 26 mars, les assassinats récents de deux leaders paysans, appelant les autorités locales à mieux assurer leur protection. L’an dernier, a-t-il souligné, « 97% des défenseurs des droits de l’homme (tués) étaient originaires des zones rurales », soit 37 personnes entre janvier et septembre 2012.

Le corps d’Ermes Vidal, qui militait pour la restitution des terres aux paysans déplacés par le conflit, a été retrouvé samedi 23 mars dans la région de Cordoba (nord). L’homme avait reçu des menaces de mort.

Lundi 25, un autre dirigeant, Gustavo Pizo, président de l’Association des paysans de Totoro, dans la province du Cuaca (sud-ouest), a également été assassiné.  Il appartenait à la Marche Patriotique, une organisation de gauche défendant la création de réserves paysannes (des communautés autonomes sur le modèle des réserves indigènes). La revendication est également portée par la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), qui mène actuellement des négociations de paix avec le gouvernement.

Environ 3,7 millions de paysans ont été chassés de leurs terres au cours du conflit qui a opposé pendant des années guérillas communistes et groupes paramilitaires d’extrême droite. Officiellement démobilisés depuis 2006, ces derniers comptent désormais de nombreux membres dans les bandes criminelles.

Il y a deux ans, le gouvernement du président Juan Manuel Santos a adopté une loi prévoyant de restituer aux petits paysans deux millions d’hectares saisis et quatre millions d’hectares laissés à l’abandon.

Deux dirigeants syndicaux ont été la cible d’un attentat le 23 février à Cali, troisième ville de Colombie, alors qu’ils rentraient d’un entretien avec des représentants de l’Organisation internationale du travail (OIT) et du gouvernement colombien, au sujet du licenciement de plus de 400 employés municipaux à Cali. Les agresseurs ont tiré à de multiples reprises contre le véhicule de Luis Morante, président de la CTC (Confédération des travailleurs de Colombie), et de Adolfo Devia Paz, président du syndicat des services publics USE (Union syndicale Emcali), le blindage du véhicule empêchant que les passagers ne soient blessés. Cet acte criminel s’ajoute à la nouvelle escalade de violence antisyndicale constatée en Colombie depuis le début de l’année.La CSI appelle le gouvernement à agir maintenant

Le 28 janvier dernier, Juan Carlos Pérez Muñoz, dirigeant syndical des coupeurs de canne, a été assassiné alors qu’il se rendait sur son lieu de travail, la raffinerie La Cabaña (sud-ouest du pays).
Quelques jours plus tôt, des menaces avaient été proférées à l’encontre de responsables syndicaux régionaux et nationaux de la CGT et de la CUT.

«La situation est extrêmement grave. Le gouvernement colombien a pris d’innombrables engagements au niveau international pour mettre fin au climat de menace et de violence contre les syndicalistes. Ce dernier incident nous met en alerte rouge», a déclaré Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI (Confédération syndicale internationale), après l’attentat de Cali. La Colombie reste à ce jour le pays où l’on compte le plus de syndicalistes assassinés chaque année. Si les ministères de l’Intérieur et du Travail ont condamné l’attentat de Cali et réaffirmé leur engagement à protéger les syndicalistes, le gouvernement colombien, insiste la CSI dans une lettre au président du pays, Juan Manuel Santos, doit maintenant «montrer une attitude énergique contre ce fléau qui a déjà coûté la vie à des milliers de syndicalistes».

Publié par : Admin | 28 février 2012

Le pouvoir des bandes criminelles en Colombie :

« Les Urabeños montrent leur pouvoir régional» Date de parution 6 janvier 2012 Dans La Semana Auteur(s)

Conflit: Les Urabaños ont fait appel au blocage armé, en signe de représailles pour la mort de Juan de Dios, alias « Giovanni ». Cette situation a provoqué une paralysie du commerce et du service de transport dans 6 départements. Les commerces, les fermes bananières, les routes et les rues de villages ont été dépeuplées. Tous craignaient de sortir de leur maison, après que les Urabaños décrétèrent le blocage armé. Dans les départements Magdalena, Antioquia, Chocó, Cordoba, Sucre et Bolivar, cette bande criminelle a manifesté un pouvoir que peu leur concédaient. Le blocage a commencé aux alentours de midi, mercredi dernier et a duré environ 48 heures. L’information contenue dans les pamphlets laissait clairement entendre que toute la population devait porter le deuil de la mort de Juan de Dios Usuga David, alias « Giovanni », qui a été abattu le 1er janvier a Acandi (Chocó), lors d’une opération réalisée par la Police Nationale. Les membres de la Bande Criminelle ont souligné que la décision du blocage avait été prise, parce qu’au moment de la mort de “Giovanni”, on n’aurait pas respecté ses droits, et qu’il semblerait qu’il ait été fusillé devant sa famille. Plusieurs sources consultées par VerdadAbierta.com ont affirmé que ce blocage « révèle la capacité opérationnelle des « Urabaños » et de soumission de la population civile. Il n’est désormais plus nécessaire de recourir à de grands massacres pour effrayer et paralyser complètement une population ». Depuis, parmi les villages fantômes, on compte plusieurs communes rattachées au département de Córdoba, dont Valencia et Tierralta dans le Haut Sinú, San Jose de Uré et Ayapel dans le Haut San Jorge et San Pelayo dans le Moyen Sinú. Il en est de même, pour les communes Apartadó, Carepa, Turbo, Necoclo, Chogorodó et Arboletes de la région d’Urabá-Antioquia. Dans la Chocó, les petites villes d’Istmina, Condoto, Las Animás et San Juan ont reçu des menaces. Les communes de Guarana Guaranda et Majagual du département Sucre et celles de Achí et San Jacinto du département Cauca se sont également vues affectées, tout comme Santa Marta de la région Magdalena qui se trouve également menacée. La réduction du service de transport et des activités commerciales a également été notoire dans plusieurs communes de la partie occidentale du département d’Antioquia, dont Cañasgordas, Frontino et Dabeida, qui conduisent à la region d’Urabá. La menace s’est étendue à l’arrondissement 13 de Medellin. Dans la nuit, entre Palmitas et San Cristobal (ouest de la capitale d’Antioquia), des hommes armés ont détenus un bus et obligé les 20 passagers à descendre pour ensuite brûler le véhicule. Luis Fernando Quijano, président de la Corporation pour la Paix et le Développement Social (Corpades), a expliqué que « cette situation prétend montrer le pouvoir militaire et d’ingérence des Urabaños dans la vie de la population civile ». Selon Gerardo Vega, président de la Fondation Forjando Futuros et représentant des demandeurs des terres d’Urabá, « cette situation est le fruit un obstacle de la nouvelle législation concernant les victimes et la restitution des terres ». Selon lui, c’est la surnommée « main noire » qui commanderait ce blocage, afin d’empêcher la restitution des terres « si les Urabeños disent représenter le peuple, alors qu’ils se prononcent en faveur de la Loi de Réparation aux Victimes du Conflit Armé et de Restitution des Terres et qu’ils respectent également les demandeurs ». Vega a exprimé que « les Urabeños cherchent une légitimité politique, alors que nous savons tous que ce sont des narcotrafiquants. Ce que nous espérons, c’est que l’Etat les sanctionne, puisqu’ils exercent un contrôle sur les routes de trafic, qui coïncident avec les domaines que réclament les paysans dépossédés de leurs terres, particulièrement dans la région d’Urabá. Sergio Valencia, coordinateur général des bureaux de Cootransuroccidente (Compagnie de transports) a déclaré au journal Verdadabierta que « à ce jour, nous n’avons eu aucun voyage pour Urabá. Les véhicules sont disponibles et la Police nous a offert un service d’accompagnement, mais les personnes refusent de voyager. Nous allons perdre beaucoup d’argent ». Tout le commerce, même les vendeurs de minutes aux téléphones portables ont cessé de travailler. Luis Enrique Mosquero, Personero d’Apartadó a affirmé que « les banques continueront de fonctionner la matinée, mais seront fermées l’après-midi. Les fermes bananières ne travaillent pas pour être les premières sur lesquelles retombent les menaces ». Santa Marta a été une des autres villes pour lesquelles le blocage armé a changé le quotidien. Le colonel Wilson Calderón, commandant de la Police du Magdalena, a expliqué que le pamphlet signé par les « Autodefensas Gaitanistas » de Colombie a été apporté sur la publique par deux hommes en moto, qui ont menacé les commerçants et les ont obligés à cesser leur travail. A Cordobá, les habitants des communes Puerto Escondido, Moñitos, Los Córdobas et Canelete, depuis la parution du pamphlet, n’ont toujours pas osé sortir de chez eux. Dans la zone rurale, la menace à l’encontre des éleveurs et commerçants consistent à brûler toutes marchandises qui circuleraient par le fleuve Sinú ou par toutes autres routes qui bordent ce fleuve. Certains paysans ont déclaré que les membres des « Autodefensas Gaitanistas » sont entrés dans les commerces et les habitats pour les avertir de ne pas travailler. Ce groupe d’Autodéfense est né en 2006 dans la région d’Urabá et a été commandé par Daniel Herrera, alias « Don Mario », après la démobilisation de son frère, l’ancien paramilitaire Fredy Rendón, alias, « El Alemán », commandant du Bloc Elmer Cárdenas. Durant ces cinq années, ce groupe criminel s’est étendu vers le nord, à la recherche des routes du narcotrafic et pour combler le vide laissé par les paramilitaires, qui contrôlaient cette zone du pays. Après la capture de “Don Mario” en avril 2009, les frères Usuga David ont obtenu le mandat pour diriger le groupe, qui s’est alors appelé la Bande de Don Mario. L’année passée, ils ont conclut une Alliance avec le groupe alias « Mi Sangre » et ont adopté depuis lors le nom : « los Urabeños ».

 A Riosucio, sur les rives du fleuve Atrato, à quelque 100 kilomètres du Golfe d’Uraba, les corps flottaient comme des troncs brisés. Ils se comptaient par centaines entre 1997 et 2005 lorsque la dernière des armées assassines s’en est allée. C’était l’époque d’un silence que personne n’osait rompre, et la musique que les combattants de l’un ou l’autre camp mettait à plein volume résonnait comme un air de fête sans joie.  Avec la liste des frères, fils, grands-parents, oncles et tantes, pères, mères et époux tués, l’on pourrait remplir un mur entier de l’église de la ville, et certains en étaient arrivés à  penser que Dieu les avait quittés en ces pires années de violence. Terrorisés, 5000 des 18000 habitants ont fui par les affluents du fleuve, par la forêt, par là où ils pouvaient courir, et ils trouvèrent refuge à Quibdo, au sud, à Apartadó ou au Panama, au nord. Les paramilitaires, aidés par des unités de l’Armée nationale, ont repris la zone aux FARC qui étaient maîtres du territoire depuis presque 20 ans. Les vautours, attirés par l’odeur pestilentielle des corps, se sont installés sur les toits des maisons. En 2000, défiant le bruit des fusils, un groupe de femmes décida d’exorciser la peur. Personne, sauf elles, ne pensait qu’elles pourraient y parvenir. Elles ont choisi de s’appeler Femmes de Riosucio pour la Construction de la Paix (Macoripaz). Elles paraissaient si fragiles que les hommes violents crachaient au sol et elles ne leur disaient rien quand elles sortaient dans la rue pour vendre leur bouillon de poule et obtenir un capital de départ. Elle rêvaient alors d’avoir un siège, de créer un atelier de confection pour donner du travail à d’autres femmes et stimuler les étudiants des collèges de la municipalité, pour qu’ils persistent et les encourager dans le fait de se dire qu’étudier est mieux, mille fois mieux, que de se laisser convaincre de devenir un combattant. Rosa Bessie Romaña, fondatrice de l’association, avait alors 37 ans et 6 enfants. « Les gens ne  voyaient aucun futur, nous ne voyions que les ténèbres et le bruit des tirs. Nous nous sommes dits ça suffit ! Commençons à rêver » dit-elle sur un ton qui ne laisse aucun doute. Elle vivait  dans une communauté, un peu plus haut sur le fleuve, Pedeguita, également sur les rives de l’Atrato. Un groupe armé, un parmi tant d’autres, avec des hommes portant des cagoules rouges, est arrivé en tirant et elle, qui n’a jamais trop tergiversé pour prendre des décisions dans la vie, se mit avec ses enfants sur les toilettes flottantes derrière sa maison, un ensemble de planches de bois et de tôles, et rompit la planche qui unissait le tout du reste du logement.  « Maintenant cela nous fait rire mais imaginez un peu, moi et mes enfants dans ce petit espace, où nous nous baignions et faisions nos besoins, flottant à la dérive jusqu’à ce qu’on arrive à Riosucio », raconte-t-elle. Alors elle a décidé de ne plus jamais fuir et construire un  futur avec ce présent aléatoire. Au début, elles ne furent pas plus de 20 femmes. Elles ont tantinsisté auprès du Maire de l’époque pour qu’il leur donne une assistance, quelle qu’elle soit, que la Mairie a fini par les engager pour nettoyer les rues, qu’en réalité plus que balayer il fallait désherber. Depuis, elles n’ont jamais arrêté. Nelly Cuesta, autre fondatrice de Macoripaz, raconte que chacune mettait ce qu’elle pouvait: un demi-kilo de patates, une poule, deux tomates, une casserole, le feu de bois, des oignons. Et elles faisaient un bouillon pour aller faire les sorties des bars et les vendre à ceux qui faisaient la fête. Avec ce qu’elles gagnaient, elles économisaient pour acheter des bicyclettes, des marmites, des ventilateurs, qu’elles mettaient ensuite en loterie, mégaphone en main, aux coins de rue inondés du village. Ainsi allaient-elles construire le miracle. Aujourd’hui, 10 ans après, Macoripaz est une association de 400 femmes mères de famille, des dizaines d’entre elles étant veuves de guerre. Leur siège, dans une rue inondée par les eaux d’un Atrato large et féroce à cause du pire hiver depuis des années, est une maison de 2 étages, la plus grande du village, avec des murs en abarco, cohíba, caracolí, roble, cedro1. Elles  disent que cette variété de bois traduit leur propre nature féminine : « C’est que nous sommes tellement distinctes et a la fois tellement similaires », dit Viunis Palacio, autre fondatrice. Macoripaz a connu des réussites petit a petit : elle possède un atelier de couture dont elles ont toujours rêvé et qui se nomme Marcormoda. Là, 80 femmes chefs de famille travaillent, elles administrent aussi 75 restaurants scolaires et gèrent des activités culturelles et sportives. Tout ce qui est positif à Riosucio : fêtes, concerts, compétitions sportives, commémorations, marches en faveur de la vie, rencontres de groupes musicaux, quoi que ce soit pour exalter la vie, le respect, la cohabitation pacifique, toutes ces valeurs maltraitées pendant des années, tout cela a à voir avec l’association. En Décembre par exemple a lieu l’un des événements les plus attendus. Il s’agit de la récompense aux élèves des 12 collèges qui fonctionnent dans la municipalité. Depuis 5 ans, dans le stade de la ville, les élèves et parents d’élèves assistent à une fête où sont remis des bicyclettes, des bagues en or, des téléphones portables ou encore des bourses pour étudier l’anglais aux enfants les plus persévérants de chaque classe, près de 160 en tout. Mais en plus ils doivent remplir une autre condition : « Etre un exemple de comportement dans  leur quartier », prévient Nelly Cuesta, qui est la trésorière de l’association. orge Andrés Sanmartín Pizarro a 9 ans, cela fait 2 ans qu’il reçoit un cadeau de l’enfant Jésus gâce à son excellence.  « L’autre fois c’était une bicyclette, la dernière fois une bague en or. Etre bon c’est mieux » dit le petit, entouré d’une vingtaine d’autres enfants, tous motivés par leur engagement scolaire. « C’est que, lorsque sont partis les derniers paramilitaires, c’était une terre dévastée, couverte de pessimisme. Ce qu’on fait les femmes de Macoripaz, ça a été de semer de l’espoir. Elles ont donné la vie à tous », signale le professeur Jarold Marcelino Mosquera.Quand elles ont appris que l’association était l’une des gagnantes du Prix National de Paix, les femmes se sont mises à danser sous la pluie. Et pas seules. Tout le monde, hommes et enfants, en prenant connaissance du prix, est sorti de sa maison pour danser avec elles, les pieds enfoncés dans la boue et l’eau, à travers ces mêmes rues où les cruels hommes de la guerre soumirent les uns et les autres. C’était une autre époque. De sécheresse et de douleur.

Date de parution 

 

22 Novembre 2010  Dans Revue virtuelle SEMANA, 
Traduction Olivier Lagarde (CINEP)

BOGOTA – Un militant des droits de l’Homme qui se consacrait à la défense de paysans dépouillés de leurs terres par les milices paramilitaires d’extrême droite a été assassiné le 24 novembre, a-t-on annoncé de source officielle.

La vice-présidence colombienne, chargée de la protection des droits de l’Homme, a condamné cet acte de violence dans un communiqué faisant état de sa mort en appelant « les autorités militaires, la police et les juges à poursuivre et sanctionner les criminels ».

Oscar Maussa a été tué le 24 novembre dans le département d’Antioquia (nord-ouest) par des inconnus, alors qu’il bénéficiait de mesures de protection.

La représentation en Colombie du Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme a aussi rejeté cet assassinat, en appelant l’Etat colombien à faire « davantage d’efforts pour prévenir cette violence et éviter lorsqu’elle arrive qu’elle reste impunie ».

Le leader paysan militait pour la restitution de terres aux familles chassées par les milices paramilitaires d’extrême droite entre 1996 et 1998, officiellement dissoutes entre 2003 et 2006.

Selon la Commission colombienne de juristes qui l’appuyait, il était menacé de mort par d’anciens membres de ces milices depuis 2007, des menaces qui avaient déclenché l’ouverture d’une enquête judiciaire.

Le 20 septembre, Hernando Perez, un autre défenseur des droits de l’Homme militant dans cette région pour la restitution de terres avait été assassiné, tandis qu’en Hernando Leon Enamorado, également militant dans cette région, a fait l’objet de tirs l’ayant grièvement blessé.

Le gouvernement de Juan Manuel Santos (droite), au pouvoir depuis le 7 août, a annoncé que la restitution des terres serait l’une des pierres angulaires de sa politique et s’est fixé pour objectif de rendre à leurs propriétaires légitimes deux millions d’hectares d’ici à 2014.

Plus de trois millions de personnes ont été chassées de leurs terres par le conflit impliquant en Colombie des guérillas d’extrême gauche, des narcotrafiquants et ces milices d’extrême droite.

Une partie des paramilitaires démobilisés entre 2003 et 2006 (32.000 combattants) serait cependant encore active, cherchant notamment à contrôler les couloirs d’exportation de la cocaïne, tout en étant fermement opposée à la politique de restitution de terres.

« La protecion des victimes réclamant des terres (…) doit avoir la même priorité que leur restitution », a encore déclaré dans un communiqué Christian Salazar, représentant en Colombie du Haut commissariat de l’ONU pour les droits de l’Homme.

(©AFP / 27 novembre 2010 01h33)

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